lundi 2 novembre 2009

Mali: retour à Mopti

Réveil à 3h du matin, embarquement dans le Land Cruiser à 3h30 et en route pour Douentza. A bord, il y a le chauffeur, bien sûr, et 2 passagers à coté de lui. Nous sommes 4 sur la banquette arrière et 8 autres personnes sont assises dans le coffre. Les bagages sont arrimés sur le toit, un malien se juche sur le toutim et restera ainsi accroché pendant tout le voyage.
A la sortie de Tombouctou, on attend 1h30 que le bac fasse la traversée. A cette heure si matinale, à 2 pas du désert et le long du fleuve, le vent est réfrigérant. Je n'ai qu'un évanescent paréo pour tenter de trouver un peu de chaleur.
Enfin nous prenons le bac. A l'arrivée, nous découvrons une route défoncée, mélange de vagues restes de bitumes datant des colonies et des fondrières de sable. Parfois, le chemin est tellement défoncé qu'il faut passer par la savane. Le taxi saute de dune en dune, dérape dans une gerbe de sable, pique du nez dans les trous et se ré-envolle gaillardement. Pied au plancher, le pilote file droit devant. Serrés comme nous le sommes, on n'est pas trop chahutés par les chaos. Je n'ose imaginer comment se passe le voyage pour le bagagiste juché sur l'impériale. On croise des véhicules soulevant également un nuage de poussière opaque, mais cela ne fait nullement ralentir notre chauffeur. De temps à autres, des camions enlisés jusqu'aux essieux sont avachis sur la piste. Sylvie découvre le sens de l'expression "rouler sur de la tole ondulée".
Le land Cruiser nous pose à Douentza à 11h30. Le taxi brousse suivant se présente, puis disparait en nous demandant d'attendre sans bouger. Naïf que je suis, je crois qu'il va faire le plein d'essence. Que nenni, il va au centre ville attendre de trouver d'autres voyageurs. Nous restons plantés au bord de la route jusqu'à 14h30. Ce qui devait être un bus au départ, avec places assises individuelles, s'avère être un minibus: nous nous retrouvons 19 personnes assises à la va-comme-je -peux dans 5m2 sur des bancs de planche. Le sol est jonché de 4 sacs de mil de 100kg. Assis sur nos bancs, les pieds posés sur les sacs ventripotents, on a les genoux au menton.
La route est truffée de nids de poule gros comme des marmites. La conduite est sportive. A fond les gaz, il slalom entre les trous. La suspension n'étant pas celle du Land Cruiser, au saute sur les bancs. Nous sommes ballotés à qui mieux mieux. Putain que ça secoue. Il a beau foncer à donf, ce n'est qu'une illusion, car in fine il roule à moins de 60km/h. Le voyage est interminable (200 km en 4h). A 50 km de l'arrivée, on traverse Kuna le jour du marché. Le bled est situé de part et d'autre de la route. Celle ci est envahit par les marchands, la foule des acheteurs, les charrettes, les ânes, les sacs empiilés dans un joyeux désordre. Ca gueule, ca klaxonne, ca vroum vroum, on tente de se frayer un chemin jusqu'au centre ville. Une 1/2 heure pour faire 500m...
Stop sur la place centrale, déchargement des sacs de mil par un gringalet qui tente de les mettre sur une charrette. Dans la manœuvre, il y a un sac qui s'éventre et se répand en une montage de grains juste au cul du mini bus. On ne peut ni avancer ni reculer. Le temps de trouver un sace neuf, de transvaser le mil avec un saladier, nous restons pratiquement 1h bloqués dans l'agitation du marché au milieu d'un cercle de gamins quémandant argent, stylos, cigarettes. On finit par repartir, arrivée à 19 h a Mopti.
Depuis la veille au soir, on n'a rien mangé; on a bu 1/2l d'eau à 2 pour maîtriser les besoins pressants. On est couverts de poussières, abrutis de fatigue, le cul talé, les jambes ankylosées. Sylvie maudit cet Ali de malheur qui nous a fichu dans cette galère. Il vaut mieux pour lui qu'elle ne le croise pas, il passerait un mauvais quart d'heure.

























Comme pour chacun de nos voyages, les 3 derniers jours se feront dans de très bonnes conditions. Au Mali, ce sera un hôtel tout confort avec piscine, avant le retour en France.
Le prix du break nous change des tarifs habituels (13 000 la chambre, 4000 le petit dej, 10 000 le repas, sans compter les bières et le coca). Qu'importe, après les nuits en terrasse, en bergerie, en tente touareg, en pinasse; après les bus, les taxis brousses serrés et ballotés, après le to , le riz au poulet bicyclette; après la douche au seau et les toilettes africaines, on a bien mérité 2 jours de farniente au bord de la piscine dans un hôtel charmant si bien nommé Ya Pas de Problème. Confortable, tranquille, avec des repas gastronomiques.
Entre deux farnienete, quelques excursions au marché pour glaner les cadeaux souvenir.
Ainsi terminons nous notre périple au Mali, départ lundi à 5h40 pour un vol direct nous posant à midi 30 a Roissy. Aie aie le changement à l'arrivée!








































































L’aéroport de Sevare est une piste en terre battue avec un hangar servant de salle d’embarquement. Les portiques sont croquignolets et le duty-free se résume à un comptoir proposant bananes, confitures et paquets de café.


La fouille des bagages est épique : le douanier palpe nonchalamment le sac et déclare gravement que tout est en règle.
Avant d’embarquer, chacun doit désigner son sac empilé sur un chariot : c’est la procédure d’identification des bagages….

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1 commentaire:

Maqueda a dit…

Mais tout ça est passionnant! Des amis et collègues burkinabés m'ont offert le même chapeau, à ma taille(61 aussi), je l'ai porté, moi! Ca donne envie d'y retourner, évidemment. Amitiés. Francis