Ce soir, nous sommes hébergés par la belle sœur d'Amadou qui nous laisse sa maison, elle va dormir dans la Grande Famille (maison maternelle). Nous prenons une douche salvatrice, comme partout au Mali on pisse dans la douche et le reste se fait dans un trou de la taille d'un bol au dessus d'une fosse (on s'accroupi, on lance un éclaireur pour calculer la trajectoire, on rectifie la position et ensuite on peut lâcher le gros des troupes...)
Au matin, on confie le linge à une voisine ; durant ce temps nous enseignons l'art de la confiture à Amadou. Ici ils payent 1000 CFA un pot de confiture importé de Belgique alors que les goyaves et les papayes et les mangues pourrissent sur les arbres. Fatigués de notre périple, nous allons rester autour d'un rituel du thé interminable à feignasser à l'ombre de la cour. Parfois, à l'improviste, un ami se pointe : salutations à n'en plus finir... et on traine ainsi jusqu'a 16h.
Pour ne pas rouiller sur place, on se décide enfin d'aller faire un tour. En premier le cyber café afin de vous donner de nos nouvelles, ensuite le marché. C'est toujours un mélange hétéroclite d'aliments, d'objets, d'ustensiles, d'animaux, de vêtements (stocks de nos Secours Catholiques et autres associations caritatives). On se fraie difficilement un passage dans une foule très compacte. En fin de journée les camions, les charrettes, les bus, les taxis, sont surchargés de passagers, de bagages et de paniers: ils ramènent ce petit monde dans les villages.
La soirée est le moment d'échanger adresses, projets et derniers conseils sanitaires.
Ces 4 jours passés ensembles ont convaincu Amadou de monter une guest-house: il va construire une douche, mettre une moustiquaire et se lancer. Par ailleurs il envisage l'achat d'une charrette et d'un âne pour transporter briques en banko, sacs de riz... en 18 mois il pourra acheter une décortiqueuse. La revente du son permettra alors en un an d'avoir un bœuf et une charrue. Dans 3 ans son association pourra fonctionner en fonds propres et lui, grâce à sa guest house, aura mis sa famille à l'abri du besoin. Inch allah selon la formule consacrée.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8o06yyu29i56pgdwmb7ITQf2GispjN_Q5OUwP2eS8gOx5ezhfKdG_F9qXwta2moxLIWCyRx-8PzuJBmSqQ9K6gVLF9eyXcjI0T4K_X5De9UD7s76vbgH-irqmFq37g-yOTfULNYjvOi8/s1600/06_Djenne_1140-734844.jpg)
Mardi matin, on avise un taxi brousse pour aller à Mopti. Pour 5500 CFA bagages compris, durée prévue 3h. Le taxi brousse est prévu normalement pour 8,nous serons 14 à partir, sans compter les innombrables bagages. Les passagers sont en majorité occidentaux: 2 américains, un mexicain, 5 polonais et leur guide, 5 maliens et nous deux. Au bac, surprise, un camion n'ayant pas freiné à temps a fini dans le fleuve! Il faut dire que freins et pneus sont à peu près dans le même état.
Nous filons sur une route goudronnée, slalomant entre les trous, ballotés à chaque dos d'âne. Cela fait 1h que nous roulons quand un boucan d'enfer venant du dessous inquiète suffisamment le chauffeur pour qu'il s'arrête. Apres examen du train arrière, il a la mine grave. Cela n'augure rien de bon, d'autant que sa caisse à outils se compose de 3 instruments qui ne sont même pas adaptés au diamètre des écrous. Pour le levage, les bancs d'assise sont mis à contribution. Sous un soleil de plomb, au milieu de nulle part, le chauffeur mécano improvisé démonte l'essieu et la barre de transmission avec une clef trop grande , un tournevis et une pince. Au passage, nous notons la précarité de l'attache des suspensions: un bout de bois sert de sillent-block et une courroie tient les lamelles serrées ensemble. Un banc servant de levage se casse la gueule: on retient la camionnette comme on peut, cela ne dérange pas le mécano couché sous le véhicule s'évertuant à chasser une goupille à coup de pince. Aussi incroyable que cela parait, il est arrive à démonter et changer le barre de transmission (le pignon était lisse comme un cul). Grace à une autre barre qu'il avait en réserve (cette précaution indiquait qu'il s'attendait tôt ou tard à avoir un souci; pas de pot, c'est sur nous que ça tombe )
Deux heures de boulot, on peut repartir.
Peu après le Carrefour, un axe et son écrou se fond la malle: ils rebondissent sur la route et , facétieux, vont se planquer dans le sable de la savane. Le chauffeur met 10 mn à réagir à nos appels , on est 2km plus loin: va retrouver un bout de ferraille dans ces conditions ! Pas de souci, un fil de fer fera l'affaire. Nous sommes pleinement rassurés ! Tandis que nous roulons, mi rassurés par la solidité des réparations, le guide accompagnant ses clients polonais nous explique combien ils sont chiants. Outre leur quête perpétuelle de whisky, ils sont toujours exigeants et jamais satisfaits. Il en a ras la casquette. Au fil de la discussion, nous sympathisons suffisamment pour qu'il nous propose de passer la nuit chez lui, à Sevare, petite commune de la banlieue de Mopti. Un coup de taxi collectif (23 personnes dans une camionnette), un peu de marche à pied, nous arrivons dans un immeuble "moderne" à 2 pas de l'aéroport.
Au matin, on confie le linge à une voisine ; durant ce temps nous enseignons l'art de la confiture à Amadou. Ici ils payent 1000 CFA un pot de confiture importé de Belgique alors que les goyaves et les papayes et les mangues pourrissent sur les arbres. Fatigués de notre périple, nous allons rester autour d'un rituel du thé interminable à feignasser à l'ombre de la cour. Parfois, à l'improviste, un ami se pointe : salutations à n'en plus finir... et on traine ainsi jusqu'a 16h.
Pour ne pas rouiller sur place, on se décide enfin d'aller faire un tour. En premier le cyber café afin de vous donner de nos nouvelles, ensuite le marché. C'est toujours un mélange hétéroclite d'aliments, d'objets, d'ustensiles, d'animaux, de vêtements (stocks de nos Secours Catholiques et autres associations caritatives). On se fraie difficilement un passage dans une foule très compacte. En fin de journée les camions, les charrettes, les bus, les taxis, sont surchargés de passagers, de bagages et de paniers: ils ramènent ce petit monde dans les villages.
La soirée est le moment d'échanger adresses, projets et derniers conseils sanitaires.
Ces 4 jours passés ensembles ont convaincu Amadou de monter une guest-house: il va construire une douche, mettre une moustiquaire et se lancer. Par ailleurs il envisage l'achat d'une charrette et d'un âne pour transporter briques en banko, sacs de riz... en 18 mois il pourra acheter une décortiqueuse. La revente du son permettra alors en un an d'avoir un bœuf et une charrue. Dans 3 ans son association pourra fonctionner en fonds propres et lui, grâce à sa guest house, aura mis sa famille à l'abri du besoin. Inch allah selon la formule consacrée.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8o06yyu29i56pgdwmb7ITQf2GispjN_Q5OUwP2eS8gOx5ezhfKdG_F9qXwta2moxLIWCyRx-8PzuJBmSqQ9K6gVLF9eyXcjI0T4K_X5De9UD7s76vbgH-irqmFq37g-yOTfULNYjvOi8/s1600/06_Djenne_1140-734844.jpg)
Mardi matin, on avise un taxi brousse pour aller à Mopti. Pour 5500 CFA bagages compris, durée prévue 3h. Le taxi brousse est prévu normalement pour 8,nous serons 14 à partir, sans compter les innombrables bagages. Les passagers sont en majorité occidentaux: 2 américains, un mexicain, 5 polonais et leur guide, 5 maliens et nous deux. Au bac, surprise, un camion n'ayant pas freiné à temps a fini dans le fleuve! Il faut dire que freins et pneus sont à peu près dans le même état.
Nous filons sur une route goudronnée, slalomant entre les trous, ballotés à chaque dos d'âne. Cela fait 1h que nous roulons quand un boucan d'enfer venant du dessous inquiète suffisamment le chauffeur pour qu'il s'arrête. Apres examen du train arrière, il a la mine grave. Cela n'augure rien de bon, d'autant que sa caisse à outils se compose de 3 instruments qui ne sont même pas adaptés au diamètre des écrous. Pour le levage, les bancs d'assise sont mis à contribution. Sous un soleil de plomb, au milieu de nulle part, le chauffeur mécano improvisé démonte l'essieu et la barre de transmission avec une clef trop grande , un tournevis et une pince. Au passage, nous notons la précarité de l'attache des suspensions: un bout de bois sert de sillent-block et une courroie tient les lamelles serrées ensemble. Un banc servant de levage se casse la gueule: on retient la camionnette comme on peut, cela ne dérange pas le mécano couché sous le véhicule s'évertuant à chasser une goupille à coup de pince. Aussi incroyable que cela parait, il est arrive à démonter et changer le barre de transmission (le pignon était lisse comme un cul). Grace à une autre barre qu'il avait en réserve (cette précaution indiquait qu'il s'attendait tôt ou tard à avoir un souci; pas de pot, c'est sur nous que ça tombe )
Deux heures de boulot, on peut repartir.
Peu après le Carrefour, un axe et son écrou se fond la malle: ils rebondissent sur la route et , facétieux, vont se planquer dans le sable de la savane. Le chauffeur met 10 mn à réagir à nos appels , on est 2km plus loin: va retrouver un bout de ferraille dans ces conditions ! Pas de souci, un fil de fer fera l'affaire. Nous sommes pleinement rassurés ! Tandis que nous roulons, mi rassurés par la solidité des réparations, le guide accompagnant ses clients polonais nous explique combien ils sont chiants. Outre leur quête perpétuelle de whisky, ils sont toujours exigeants et jamais satisfaits. Il en a ras la casquette. Au fil de la discussion, nous sympathisons suffisamment pour qu'il nous propose de passer la nuit chez lui, à Sevare, petite commune de la banlieue de Mopti. Un coup de taxi collectif (23 personnes dans une camionnette), un peu de marche à pied, nous arrivons dans un immeuble "moderne" à 2 pas de l'aéroport.
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