On arrive vers 2h du matin à Tombouctou, après 600km de fleuve sur le rafiot. On reste emmitouflés dans les sacs de couchage pendant que le fret est débarqué. Bruits, cris et tangages jusqu'au lever du soleil. Au réveil, un mec vient nous dire qu'il est missionné par Ali pour nous accueillir. Dans notre tête, c'est Ali de Sevare qui nous avait effectivement parlé d'un contact à Tombouctou. Pris dans le feu du départ, nous avions oublié de lui demander les coordonnées.
Le temps de ficeler les sacs, 15 personnes sont montées à bord de l'unique voiture assurant la liaison entre le port et la ville distante de 15km. Nous serons les 16 et 17e, comprimés comme le hareng en caque. On paie 3000 CFA pour ca!
Au terme, conciliabules dans la demeure de notre cicérone. S'il est bien le poteau d'Ali, ce n'est pas celui de Sevare, mais le zigoto qui nous a rabattu sur la pinasse. Vu le résultat de l'entremettage dudit Ali, qui nous a fourré dans les pattes d'un mangeur de misère, nous sommes très méfiants. D'autant que, bien entendu, la discussion part sur une prestation de guide pour un méharé de 3 jours. On s'ouvre illico de nos réticences au vu de la précédente déconvenue sur la pinasse, et on quitte les lieux séance tenante en direction d'un hôtel bon marché.
Deux bons km à pied dans le sable, avec un sac à dos de 10 bouteilles de 1,5l en supplément, car, souvenez vous, le Sadou Tikambo de malheur nous avait conseillé d'emporter un carton de 12 pour le voyage. Ce que nous ignorions, c'était que sur le fleuve, sur une pinasse ouverte aux 4 vents, on n’a guère soif. Vu l'hospitalité des toilettes, on a réduit d'autant l'hydratation.... Sur les 12 bouteilles achetées, il en reste 10, et maintenant, comme un con, je les porte sur le dos. Remarquez, grâce a ce lest, mes pas s'enfoncent bien dans le sol. Si nous nous perdons, nous pourrons toujours suivre ces traces uniques pour revenir au départ. Heureusement un Land Cruiser s'arrête et nous invite à bord. C'est un norvégien, résident ici, et qui a pris pitié de nous. Par ailleurs, il habite derrière notre hôtel, ça ne lui fait pas faire de détour.
Arrivés à l’hôtel de la Paix, on ingurgite un VRAI petit déjeuner, on se lave et on s'installe. Le tarif est correct (6000 CFA petit dej compris, par personne, en dortoir). Un des loustics de ce matin revient à la charge. Il est désolé du désapointement qu'on a eu avec son "frère", en incombe la faute au seul pinassier aigrefin, et jure que lui il fait le boulot nickel.De fil en aiguille, il demande ce qu'on a vu au Mali. Bientôt un mois qu'on est là, on lui dit qu'on connait un peu la musique en matière de marchandage. En évoquant Bamako, comme point d'arrivée, il dit que son frère tient le restau face à la mission catholique (1ère nuit). Ca change tout. Le Momo, on le "connaît", il nous avait même donné le n° de son frère à Tombouctou. Vérification: c'est le bon n°. C'est donc bien le frère de Momo, la confiance revient. Va pour un périple chez les Touaregs: il attaque à 120 000, pour 3 jours et 2 nuits dans le désert, repas compris, eau a fournir nous même. Déjà je sais à quoi vont servir les 15 l de flotte que je charrie. Pour le prix, comme toujours, on va discuter. On marchande, on argumente, la routine; départ demain à 9 h. Pour l'immédiat, visite de Tombouctou.
Le temps de ficeler les sacs, 15 personnes sont montées à bord de l'unique voiture assurant la liaison entre le port et la ville distante de 15km. Nous serons les 16 et 17e, comprimés comme le hareng en caque. On paie 3000 CFA pour ca!
Au terme, conciliabules dans la demeure de notre cicérone. S'il est bien le poteau d'Ali, ce n'est pas celui de Sevare, mais le zigoto qui nous a rabattu sur la pinasse. Vu le résultat de l'entremettage dudit Ali, qui nous a fourré dans les pattes d'un mangeur de misère, nous sommes très méfiants. D'autant que, bien entendu, la discussion part sur une prestation de guide pour un méharé de 3 jours. On s'ouvre illico de nos réticences au vu de la précédente déconvenue sur la pinasse, et on quitte les lieux séance tenante en direction d'un hôtel bon marché.
Deux bons km à pied dans le sable, avec un sac à dos de 10 bouteilles de 1,5l en supplément, car, souvenez vous, le Sadou Tikambo de malheur nous avait conseillé d'emporter un carton de 12 pour le voyage. Ce que nous ignorions, c'était que sur le fleuve, sur une pinasse ouverte aux 4 vents, on n’a guère soif. Vu l'hospitalité des toilettes, on a réduit d'autant l'hydratation.... Sur les 12 bouteilles achetées, il en reste 10, et maintenant, comme un con, je les porte sur le dos. Remarquez, grâce a ce lest, mes pas s'enfoncent bien dans le sol. Si nous nous perdons, nous pourrons toujours suivre ces traces uniques pour revenir au départ. Heureusement un Land Cruiser s'arrête et nous invite à bord. C'est un norvégien, résident ici, et qui a pris pitié de nous. Par ailleurs, il habite derrière notre hôtel, ça ne lui fait pas faire de détour.
Arrivés à l’hôtel de la Paix, on ingurgite un VRAI petit déjeuner, on se lave et on s'installe. Le tarif est correct (6000 CFA petit dej compris, par personne, en dortoir). Un des loustics de ce matin revient à la charge. Il est désolé du désapointement qu'on a eu avec son "frère", en incombe la faute au seul pinassier aigrefin, et jure que lui il fait le boulot nickel.De fil en aiguille, il demande ce qu'on a vu au Mali. Bientôt un mois qu'on est là, on lui dit qu'on connait un peu la musique en matière de marchandage. En évoquant Bamako, comme point d'arrivée, il dit que son frère tient le restau face à la mission catholique (1ère nuit). Ca change tout. Le Momo, on le "connaît", il nous avait même donné le n° de son frère à Tombouctou. Vérification: c'est le bon n°. C'est donc bien le frère de Momo, la confiance revient. Va pour un périple chez les Touaregs: il attaque à 120 000, pour 3 jours et 2 nuits dans le désert, repas compris, eau a fournir nous même. Déjà je sais à quoi vont servir les 15 l de flotte que je charrie. Pour le prix, comme toujours, on va discuter. On marchande, on argumente, la routine; départ demain à 9 h. Pour l'immédiat, visite de Tombouctou.
C'est une ville construite sur le sable. Un gigantesque canal amène l'eau depuis le Niger et se termine dans un monumental déversoir. Auteur des travaux: Khadafi qui érige, en sus, un luxueux hôtel en bordure du plan d'eau.
Il y a une chose qui saute aux yeux en traversant le Mali: 150 ans de colonisation française n'ont laissé que la bureaucratie corrompue et la langue. Celle-ci étant pitoyablement anonée par quelques uns, ignorée par la plupart. Les seuls qui causent correctement en français, sont les fonctionnaires et les guides. Khadafi investit dans le développement culturel, religieux, logistique, agricole et touristique. Il ne faudra pas s'étonner d'ici quelques années d'avoir une République Malienne Islamique.
Mais revenons à la découverte de Tombouctou. Des maisons aux portes et fenêtres ouvragées, des ruelles rectilignes sans fin, convergeant vers le petit et le grand marché jouxtant la mosquée.
Cette dernière, mythique, est non seulement ceinte de hauts murs mais est de surcroît en restauration. on reste sur notre faim.
Le grand marché est un souk comme les autres, le petit est tenu par les femmes vendant la nourriture périssable. On passe devant quelques demeures où ont résidé de célèbres explorateurs Arabes ou Européens. On visite l'échoppe d'un calligraphe, on évite le musée des manuscrits coranique (qu'on juge réservé aux amateurs éclairés).


Pas loin un cimetière musulman .c'est le dénuement pour dernière demeure : des carrés de galets délimitent les tombes, aucun signes ostentatoires, aucun monument.
Puis on revient s'échouer à l'hôtel, pour se mettre à l'abri de la grosse chaleur. Petite sieste sur un vrai matelas.
Au réveil, l'hôtelier tente de nous vendre une pipe touareg: un cône de métal récupéré d'une boite de conserve, et fondu. Nous déclinons son offre. Il revient à la charge plus tard, pour nous proposer son chèche. C'est que depuis l'affaire de l'enlèvement du français, les touristes ne viennent plus au nord; "Et ici on ne vit que sur le dos des touristes" dixit. On marchande l'authentique chèche à 2500. Il le roule, le frappe sur la table et énonce une litanie de Rabdullah, Abdulila, Walah et garde 500 "pour le thé et le tabac" et porte 2000 a madame "pour le repas du soir".
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